martes, 21 de julio de 2009

Gracias a Pierre Lavenue par el articulo publicado en Le Petit Herge
http://www.petitherge.com/article-33892082.html

Jeudi 16 juillet 2009
Buenos Aires : Le Bar Merval
Mise à jour : 16 juillet 2009.Article signé : Pierre Lavenue.

Le Bar Merval : Vous vous êtes fait plumer au black jack, vous avez voulu vous rattraper au poker mais vous avez finalement du vendre votre Rolex, votre maison, votre chien et même votre collection de timbres. Heureusement votre esprit joueur pourra encore s’épanouir au 852 de la calle Viamonte à Buenos Aires, un bar où les prix varient chaque minute selon la loi de l’offre et de la demande : plus une boisson est commandée, plus elle augmente et inversement; à vous d’acheter ce qui vous plait au bon moment. Un concept simple et original, encore fallait il y penser !

Stéphane :Vers 17h, j’entre et Stéphane, un des trois gérants du Merval, m’accueille chaleureusement et me propose un verre. Il m’est tout de suite très sympathique et semble très ouvert sur le monde. S’il est comme cela m’explique-t-il, c’est parce qu’il a beaucoup voyagé. Il a ainsi travaillé dans divers bars et boites de nuits en Angleterre, en Italie ou encore à Madagascar. Puis, il y a quatre ans, sur un formidable coup de tête il décide de s’installer à Buenos Aires et part avec ses quelques économies et avec une idée derrière la tête : être son propre patron. En effet, un des grands avantages de l’Argentine réside dans le fait qu’il n’est pas nécessaire de posséder une fortune colossale pour se lancer dans une affaire. (En fait avec 50.000 euros, on peut monter encore aujourd'hui un bar à Buenos Aires).En arrivant à Buenos Aires, Stéphane est surpris par la très bonne qualité de vie du pays et par la sympathie des gens. Alors même qu’il ne parlait pas un mot d’espagnol les porteños ont toujours pris le temps qu’il fallait pour lui indiquer une direction, ou pour le renseigner sur tel ou tel point. Par exemple, il me raconte qu’il est un jour monté dans un bus sans savoir qu’il devait obligatoirement avoir de la monnaie pour payer le ticket et qu’un argentin lui a gentiment offert le trajet ; il me précise ensuite que ce genre d’acte est monnaie courante.

Première période : Le Bar La Mêlée :Au bout de six mois et après avoir pris le temps de s’acclimater, il se lance alors et monte avec un associé un bar restaurant qui s’appelle la Mêlée. Ce bar va très bien marcher pendant trois ans mais Stéphane m’explique aussi qu’il a envie de voir autre chose et que la gestion des employés peut parfois s’avérer pesante. Pour un français, il est souvent difficile de travailler avec des personnes qui ont une vision du travail qui n’est pas nécessairement la même qu’en Europe. La conscience professionnelle serait ainsi moins rigoureuse chez les employés en règle générale. Quant aux relations avec les fournisseurs, elles sont différentes également. Les négociations peuvent être âpres et il ne faut pas baisser la garde sous peine de se faire rouler dans la farine. Ensuite, mieux vaut avoir plusieurs cordes à son arc car il arrive souvent qu’il y ait des ruptures de stock. Stéphane m’explique aussi qu’il a été surpris par la faible place du marketing dans les sociétés avec lesquelles il a traité. Ainsi, lorsqu’il achetait du whisky, il a eu de grandes difficultés à obtenir des verres à l’effigie de la marque, tout simplement car la publicité ne se fait pas ou très peu ici par l’intermédiaire de goodies que l’on se serait empressé de donner dans d’autres pays.Photo : On se souviendra encore longtemps de la coupe du Monde de Rugby de 2007. Pour ceux qui étaient présents à Buenos Aires, "on devait" être forcemment à La Mêlée pour voir les matchs !

Seconde Période : Le Bar Merval :Il y a un an, il décide de mettre son local en vente. Il fait alors la rencontre de deux autres français Fred et Michel qui eux aussi sont venus à Buenos Aires avec plein d’idées en tête, pourtant respectivement à l’origine dans la grande distribution et dans la mode eux aussi seraient intéressés pour reprendre le bar mais en lui donnant une toute nouvelle image. In fine, Stéphane Fred et Michel décident de s’associer pour donner naissance au Merval. Ils travaillent uniquement tous les trois et font appel à des employés de temps à autre pour des extras. Lorsque je lui demande si le contexte économique ne l’inquiète pas pour son nouveau bar, Stéphane me répond qu’il faudrait être à moitié fou pour ne pas s’inquiéter. En effet, lorsque le prix de certaines bières augmente de 125 % en un an, cela crée des difficultés supplémentaires, d’autant plus que le cours de l’euro face au peso n’est en ce moment pas très avantageux pour quelqu’un qui a contracté un emprunt il y a quelques années. En outre, l’incertitude face aux données économiques dans un futur proche est très grande, l’Argentine subissant la crise de plein fouet.
Positiver et même se lancer en temps de crise :Malgré l’instabilité économique, le jeu en vaut quand même la chandelle. La preuve en est que Le Merval se porte bien alors même qu’il ne bénéficie plus aujourd’hui de la clientèle de la Mêlée. C’est aussi que ce bar a de nombreux atouts. Le prix des boissons varie comme si l’on était à la Bourse (Le Merval est l’équivalent du Cac 40 en France), vous voyez donc les prix varier sur les grands écrans à la hausse ou à la baisse. Attendez que vos voisins commandent quelques whiskys bon marché et saisissez l’opportunité d’acheter le meilleur whisky moins cher que celui de vos amis qui se seront montrés bien trop pressés alors que vous au contraire, vous vous êtes rendus compte que vous avez manqué votre vocation de golden boy . La clientèle va en général de 20 à 35 ans et les évènements sont monnaie courante. Il est possible d’organiser un anniversaire ou une soirée d’entreprise ou de se retrouver pour voir un match de foot ou de rugby, surtout si jamais la France joue contre l’Argentine. Même sans évènement particulier, il est toujours temps à l’apéritif ou en soirée, dès 16h du lundi au samedi de déguster un bon cocktail dans un endroit où l’on se sent vraiment à son aise, surtout si vous aimez la vodka et le rhum, les spécialités de la maison. Bref, le Merval est un endroit plein de vie et si malheureusement pour vous, vous vous êtes résignés à arborer à votre poignée une magnifique montre contrefaçon achetée douze pesos ce matin sur le marché, vous passerez un moment sympathique, un cocktail à la main. Peut- être même que cela vous donnera à vous aussi envie de monter un bar original à Buenos Aires pour passer à la montre Cartier et surtout pour vivre une belle aventure.Photo : Le Merval c'est aussi de temps à autres des soirées privées ou "ouvertes".

La fiche technique du Merval :Adresse : Viamonte 852 (Micro Centro). Pour s'y rendre, le mieux à pied car c'est dans le micro centre où alors en métro, puisque le bar se trouve juste au centre des stations de métro "Florida", "Lavalle" et "San Martin".Horaires : Tous les jours sauf le dimanche. Plutot le soir, puisqu'il n'ouvre qu'à 16h. C'est ouvert jusqu'au moins à 1h du matin, puis tout dépend de l'humeur du patron et de celle de la clientèle, mais il n'est pas rare que ça se poursuive jusqu'à 3 h du matin les nuits de vendredi à samedi et de samedi à dimanche.
Spécialités : Les coktails et les apéritifs en tout genre. On n'y mange pas ! Donc uniquement pour trinquer ! Vous sortez d'un bon restaurant et vous y finissez la soirée.Le site : http://www.lemerval.com.ar/ (Pour le moment en construction) donc en attendant on se rabat sur Blogspot : http://lemerval.blogspot.com/, ou sur Facebook : http://fr-fr.facebook.com/barlemerval.
Les Conseils du Petit Hergé :Il est certain que lorsqu'on débarque à Buenos Aires pour seulement quelques jours, on ne recherche pas forcemment une ambiance française (ou francophone), on aura tendance à vouloir plutot integrer une ambiance porteña. Maintenant pour ceux qui habitent sur place ou qui passent plusieurs mois à Buenos Aires, il est toujours agréable de retourner un moment, ne serait ce qu'une soirée autour d'un verre et de rencontrer des compatriotes. Le Merval fait aujourd'hui des incontournables lieux francophones de la Capitale, donc il faut le connaître.